mardi 17 décembre 2013

Lake District, mon Amour.

Pendant près d'un mois, j'ai été aux abonnés absents sous prétexte de "essays" divers, bouquins à lire, sorties avec les copains et flemme générale. Je pensais écrire dans le désert, mais paraît-il que quelques humains errants voguent sur mes pages. Alors, pleine d'un nouvel enthousiasme (oui, il y a des gens méchants-méchants pour qui être reconnu, c'est important), j'ai décidé de vous parler du Lake District, et du Noël anglais, et du retour au bercail, mais pas tout à la fois.
Le Lake District, c'est un endroit vert, avec des moutons et des lacs, de la pluie (beaucoup), et des restos fabuleux, à 2 heures de Manchester. C'est la campagne anglaise comme on l'imagine, tout droit sortie d'un roman des soeurs Brontë. Mamour et moi, tout en communion avec la nature, nous y sommes rendus pour célébrer notre premier anniversaire de rencontre et échapper un peu à l'énorme toile d'araignée qu'est Manchester. Nous avons passé deux jours et demi à Keswick (prononcez Kesik) et nous sommes bien rempli la panse, et avons bien marché sous la pluie. Cependant, la pluie n'a rien gâché à la beauté du lieu, voyez par vous-mêmes.





Trempés, après de longues marches dans la campagne nous avons apprécié la chaleur du Bed & Breakfast et les différents restaurants du coin (Sienna's, forever in my heart!). C'est d'ailleurs la première  fois (et seule jusque ici) que j'ai goûté du vin qui ne soit pas absolument imbuvable en Angleterre. Concernant le vin, les anglais se surpassent : si nous sommes honteux de nos cubis de rosé, les british n'hésitent pas à vendre du "vin rouge" en bouteilles en plastique façon volvic à Sainsbury's.

vendredi 4 octobre 2013

Does my boyfriend make me boring ?

Il est fort répandu à travers le monde que nos amis anglais apprécient une pinte ou deux de temps en temps (un jour sur deux), voire même trois, et puis un demi-litre de rhum avec ceci, en y rajoutant une dizaine de shots de vodka et une pizza pour caler le tout. Ceci est bien évidemment un cliché comme on les aime, mais il s'avère que les clichés ont la vie dure et parfois ils se révèlent être non trop éloignés de la réalité. Après près d'un mois ici, je commence à bien saisir ce qu'est le "binge-drinking" anglais, et toute la culture clubbing qui l'accompagne : il ne s'est pas passé une nuit sans que je sois réveillée par des heureux-fêtards rentrant de boîte à deux heures du matin en hurlant à plein poumons.
Les clubs anglais, c'est comme la qualité de leur bouffe : d'une manière générale, ils surpassent les nôtres : du rock, du rock, du rock, et en une nuit on se projette de décennie en décennie, depuis les années 1960 aux années 1990. Mais comme, au final, les british sont des couche-tôt, la nuit se termine à deux heures, parfois trois. Après cela, direction les dortoirs où l'on "mess around", et pas qu'un peu.
Longtemps j'ai eu du mal à comprendre pourquoi les anglaises s'habillaient si court, et se couvraient si peu : sont-elle si peu confiantes en leur capacité de séduction ? Mais ça, c'était avant de faire un tour au Deaf Institute, où tout s'est avéré clair comme de l'eau de roche. Tout d'abord le vestiaire : £2 par article, manteau, sac, écharpe et paf, ça fait £6. Et l'étudiant est pauvre, alors l'étudiant préfère se balader à poil et dépenser les £6 économisés au vestiaire dans une ou deux pintes de plus, ce qui en soit se comprend. Ensuite, il semblerait qu'en Angleterre, si on évite tout contact dans la rue, si tôt en club on aime se frotter les uns contre les autres, et vite, très vite, il fait chaud, très chaud. Ces deux facteurs expliquent à mon goût plutôt bien la raison pour laquelle même par 10°C et pluie diluvienne on trouve des spécimens qui paraissent insensibles au froid et se promènent comme en plein été.
Tout cela contribue à faire du pauvre expat un personnage "booooring" en comparaison. Et en effet, je ne me souviens pas avoir été blacked-out cette dernière année, et puis sortir franchement, ça demande un gros effort. On est quand même vachement bien le vendredi soir devant une série TV, un bol de pâtes à la main, et la tête posée sur l'épaule de mamour. Mais est-ce que tout ça ce n'est pas tant l'influence de notre culture que le fait qu'on n'a rien besoin de plus que l'épaule de mamour, justement ? Car, il faut bien l'avouer, le but de tout étudiant célibataire moyen en boîte, c'est de pécho. Et à quoi bon investir tant d'énergie dans la préparation d'une soirée et sortir dans la faune sauvage de Manchester si on peut pécho à la maison tout confort ? Et puis, traîner sa proie jusqu'à son lit demande bien moins d'effort...

lundi 9 septembre 2013

Il fait beau comme jamais, c'est un temps contre nature [...]

Après quelques deux mois et demi de repos post-prépa, j'ai enfin atterri dans la contrée pas-si-pluvieuse qu'est le nord de l'Angleterre. Exit les clichés, ici il ne pleut pas tout le temps, et parfois même il fait beau (un peu). J'ai vite compris que le k-way que j'avais glissé dans ma valise allait s'avérer fort utile, car ici, l'averse et la grêle peuvent frapper à tout moment. Les british cependant ne semblent pas s'en soucier et paraissent même avoir appris à apprécier jouer à la roulette russe avec le temps.
Le parc sur le chemin de l'Université : les british aussi sont des artistes
Autre constat, oui, tout est cher (même Lidl affiche des étiquettes façon Monoprix) mais il faut avouer que la qualité de la bouffe est incomparable, et ils peuvent se vanter d'avoir le meilleur muesli du monde ce qui me permet de faire des frozen yoghurts à pâmoison. Du coup, j'ai l'impression qu'à moins d'avoir un revenu correct, il est difficile de se nourrir d'autre chose que de bons de réductions McDo trouvés au dos des tickets de bus. J'ai eu du mal d'ailleurs à comprendre le fonctionnement des bus mancuniens qui semblent vouloir faire de chacun de tes voyages un petit jeu marrant (ou un enfer). Contrairement à notre pays bien foutu (au moins en ce qui concerne les compagnies de car), l'Angleterre ne se soucie pas de munir ses bus d'une signalisation permettant d'informer le passager de l'arrêt actuel et de celui à venir. Du coup, il faut faire au flair, au pif, au roc. On pourrait pourtant croire qu'une ville cosmopolite comme Manchester, accueillant tout plein d'étudiants étrangers, ferait l'effort de leur rendre la vie plus facile, ben non, dans ta face et trouve ton arrêt de bus tout seul.
Mais bon, comme ils sont gentils les mancuniens, et tout en "cheers, see ya, love love, kiss", on leur pardonne tout, même leurs bus peu fonctionnels, leurs chauffeurs super speed qui démarrent avant que tu sois assis et le fait qu'ils avalent la moitié des mots quand ils parlent entraînant alors une difficulté de communication accrue pour le pauvre expat.

Scones for tea time


samedi 29 juin 2013

Goodbye la prépa, bonjour Manchester

Au bout d'un an de classe préparatoire lettres et sciences humaines dans une parisienne prestigieuse (sisi), j'avais déjà des doutes sur ma future carrière de présidente de la République et/ou docteur renommé en philosophie. Mais bon, j'étais pas mauvaise, et puis de manière générale quand t'es en prépa, t'as pas trop le temps de te poser des questions existentielles sur ce que tu veux faire dans la vie, parce que demain y'a khôlle d'anglais, samedi y'a DS de maths et puis la semaine prochaine c'est le concours blanc. Au bout de deux semaines en khâgne, il a fallu envisager des solutions. Il était hors de question de partir à la Sorbonne à la fin de l'année. J'ai rien contre la Sorbonne, c'est une fac très bien, mais tant qu'à rater ma deuxième année de prépa, autant investir mon nouveau temps libre dans quelque chose d'un peu plus spécial. Du coup, j'ai postulé au Royaume-Uni avec UCAS. UCAS, c'est l'équivalent anglais de notre APB. Au début quand t'utilises UCAS, t'as peur de toucher à quoi que ce soit, parce que sait-on jamais, ça pourrait effacer tout ton précieux dossier, ou pire, le valider alors qu'il est incomplet. Et lorsque ton dossier est presque terminé, t'as passé tellement de temps sur ce site que tu le connais par coeur. Et si moi j'ai passé deux mois à préparer mon inscription, l'homme lui, a décidé la veille du 15 janvier (date fatidique de clôture du site) qu'il allait postuler aux mêmes universités que moi. Quelques petits mois plus tard, on apprenait que tous deux nous étions acceptés à l'University of Manchester, ô joie. Du coup, même si Manchester c'était pas Edimbourg, on s'est dit que la ville du foot made in UK c'était rigolo quand même, et qu'au final, c'était mieux que rien.
Paf, dernière connexion sur UCAS, on presse le bouton "accept the offer" et on a le coeur qui bat la chamade. Mais je crois dur comme fer qu'à ce moment là, on envisage tout et n'importe quoi, mais pas la galère du déménagement, le logement, les papiers, l'assurance, la sécu, et toutes ces petites choses qui doivent absolument être en règle.
Ce blog ne sera pas uniquement un réceptacle à galères de l'autre côté de la Manche. Ce sera aussi l'occasion pour moi de partager mes expériences à Manchester, mes bons plans, mes recettes, mes photos, mes coups de coeur. En fait, ce sera une sorte de fourre-tout assez chouette.