vendredi 4 octobre 2013

Does my boyfriend make me boring ?

Il est fort répandu à travers le monde que nos amis anglais apprécient une pinte ou deux de temps en temps (un jour sur deux), voire même trois, et puis un demi-litre de rhum avec ceci, en y rajoutant une dizaine de shots de vodka et une pizza pour caler le tout. Ceci est bien évidemment un cliché comme on les aime, mais il s'avère que les clichés ont la vie dure et parfois ils se révèlent être non trop éloignés de la réalité. Après près d'un mois ici, je commence à bien saisir ce qu'est le "binge-drinking" anglais, et toute la culture clubbing qui l'accompagne : il ne s'est pas passé une nuit sans que je sois réveillée par des heureux-fêtards rentrant de boîte à deux heures du matin en hurlant à plein poumons.
Les clubs anglais, c'est comme la qualité de leur bouffe : d'une manière générale, ils surpassent les nôtres : du rock, du rock, du rock, et en une nuit on se projette de décennie en décennie, depuis les années 1960 aux années 1990. Mais comme, au final, les british sont des couche-tôt, la nuit se termine à deux heures, parfois trois. Après cela, direction les dortoirs où l'on "mess around", et pas qu'un peu.
Longtemps j'ai eu du mal à comprendre pourquoi les anglaises s'habillaient si court, et se couvraient si peu : sont-elle si peu confiantes en leur capacité de séduction ? Mais ça, c'était avant de faire un tour au Deaf Institute, où tout s'est avéré clair comme de l'eau de roche. Tout d'abord le vestiaire : £2 par article, manteau, sac, écharpe et paf, ça fait £6. Et l'étudiant est pauvre, alors l'étudiant préfère se balader à poil et dépenser les £6 économisés au vestiaire dans une ou deux pintes de plus, ce qui en soit se comprend. Ensuite, il semblerait qu'en Angleterre, si on évite tout contact dans la rue, si tôt en club on aime se frotter les uns contre les autres, et vite, très vite, il fait chaud, très chaud. Ces deux facteurs expliquent à mon goût plutôt bien la raison pour laquelle même par 10°C et pluie diluvienne on trouve des spécimens qui paraissent insensibles au froid et se promènent comme en plein été.
Tout cela contribue à faire du pauvre expat un personnage "booooring" en comparaison. Et en effet, je ne me souviens pas avoir été blacked-out cette dernière année, et puis sortir franchement, ça demande un gros effort. On est quand même vachement bien le vendredi soir devant une série TV, un bol de pâtes à la main, et la tête posée sur l'épaule de mamour. Mais est-ce que tout ça ce n'est pas tant l'influence de notre culture que le fait qu'on n'a rien besoin de plus que l'épaule de mamour, justement ? Car, il faut bien l'avouer, le but de tout étudiant célibataire moyen en boîte, c'est de pécho. Et à quoi bon investir tant d'énergie dans la préparation d'une soirée et sortir dans la faune sauvage de Manchester si on peut pécho à la maison tout confort ? Et puis, traîner sa proie jusqu'à son lit demande bien moins d'effort...

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